Société des Missions Africaines (SMA)

Internationale

Le Père Maxime GAUME

Société des Missions Africaines –Province de Lyon

GAUME Maxime né le 3 septembre 1911 à Le Belieu
dans le diocèse de Besançon, France
membre de la SMA le 30 juin 1934
prêtre le 6 janvier 1937
décédé le 28 septembre 1995

1937-1939 Lyon, étudiant, professeur
1939-1940 mobilisé
1940-1941 Lyon, professeur d’Ecriture Sainte
1941-1943 Ouidah, professeur
1943-1945 mobilisé, puis aumônier de la deuxième DB
1946-1950 missionnaire au Dahomey, Abomey puis Cové
1950-1961 Lyon, professeur
1960-1969 Dahomey, Porto-Novo, aumônier des étudiants
1969-1977 aumônier et ministère en paroisse en France
1977-1983 Lyon, bibliothécaire
1983-1994 aumônier de « Ma Demeure », Lyon
1994-1995 Montferrier, retiré

décédé à Montferrier, le 28 septembre 1995,
à l’âge de 84 ans

Le père Maxime GAUME (1911 – 1995)

Maxime Gaume est né le 3 septembre 1911 à Le Belieu, dans le Doubs et le diocèse de Besançon, au lieu dit « Sous Réaumont ». Le village, de tradition chrétienne et missionnaire, est le lieu de naissance de saint Etienne-Théodore Cuénot. L’épopée de cet évêque des Missions Étrangères de Paris, martyrisé au Vietnam en 1861, dont la statue trône sur la place de l’église, fascinait le jeune Maxime.

Il fait ses études primaires à l’école publique de son village natal, puis commence ses études secondaires aux Gras et à Pontarlier et les termine, en 1930, au petit séminaire diocésain de Notre-Dame de Consolation.

Maxime Gaume demande alors à entrer aux Missions Africaines et fait son noviciat à Chanly, de 1930 à 1932. Après son service militaire au 18ème Génie à Nancy, il hésite un moment sur sa vocation missionnaire, mais entre finalement au grand séminaire, à Lyon. On n’a d’ailleurs que de bons renseignements sur lui et il continuera à donner entière satisfaction pendant toute la durée de ses études : intelligent, pieux, régulier, sérieux, bon caractère. Il prononce son serment le 30 juin 1934 et est ordonné prêtre à Lyon le 6 janvier 1937.

Il voudrait partir en Afrique, mais on l’envoie aux facultés catholiques de Lyon pour y continuer ses études. Il obtient une licence en théologie, entreprend des études en histoire de l’Église et en patristique, tout en donnant des cours au grand séminaire, au « 150 ». Mobilisé en 1939, il retrouve sa liberté en 1940 et est nommé professeur d’Écriture Sainte au grand séminaire des Missions Africaines, à Lyon.

En juin 1941, il reçoit enfin son affectation pour le Dahomey. Il est nommé professeur au grand séminaire de Ouidah. Il y enseignera jusqu’en 1943 seulement, car il est mobilisé et lancé dans une aventure qu’il n’avait pas prévue et qui liera son sort avec celui de la 2ème DB. Après être passé à Dakar et à Fort-Lamy, il est désigné pour devenir l’aumônier de cette division. Le père Bernard Curutchet le rappellera dans son homélie, le jour de ses funérailles, à Montferrier : On ne peut parler du père Gaume sans évoquer la 2ème DB. Il en parlait souvent et aimait, passionnément, tout ce que représentait cette unité. Il a écrit à ce sujet : Nous avons débarqué en face de Sainte-Mère-Église en septembre 1944, puis nous avons combattu et libéré Alençon et nous avons pénétré, les premiers, à Paris. L’accueil des parisiens fut du délire. A Paris précisément, il fut repéré par un correspondant de guerre américain. Le père Gaume n’est pas cité, mais la description ne fait pas de doute : Des fusiliers marins donnent l’assaut pour pénétrer dans la Chambre des députés ; certains se font tuer et je vis un prêtre barbu, en casque d’acier, se précipiter dans la rue pour donner les derniers sacrements à l’un d’eux. Chaque année, tant qu’il le put, il participait aux manifestations de la 2ème DB.

Le 7 mai 1945, en Allemagne, bien malgré lui, il assiste à l’exécution de douze jeunes de la Légion des volontaires français. Condamnés par un conseil de guerre d’officiers français, 24 heures avant l’armistice, ils seront fusillés pour trahison. Emportés par la tourmente de la guerre, ils s’étaient mis au service de l’armée allemande. En tant qu’aumônier, il avait reçu l’ordre de les assister. Ce fut pour lui une lourde épreuve. Après la guerre, il rendit visite à plusieurs familles de ces jeunes.

Après la guerre, il espère bien retourner sans tarder au Dahomey, mais sa démobilisation se fait attendre, et ce n’est qu’en 1946 qu’on le retrouvera vicaire à Abomey. Il n’y reste que deux ans car, en 1948, il est nommé responsable de la mission de Cové où, une nouvelle fois, son séjour n’excédera pas deux ans. En 1950, en effet, le Conseil provincial lui écrit : Nous vous demandons d’apporter vos bagages, car nous avons songé à vous pour remplacer, au grand séminaire de Lyon, le Père Arial, professeur de morale et actuellement fatigué. Il assurera, en même temps, le service d’aumônier des cheminots de la ville.

Ce n’est qu’en 1961 qu’il peut retrouver le Dahomey à Porto-Novo où il est aumônier des étudiants et des collégiens, spécialement ceux du grand collège Béhanzin. Il réside sur le territoire de la paroisse Saint-François-Xavier, et s’occupe aussi de la formation des catéchistes et des dirigeants de l’Action Catholique.

Il revient définitivement en France en 1969 et, jusqu’en 1994, selon son état de santé, il exercera plusieurs ministères. Dans le Doubs, il sera aumônier de religieuses aux Fontenelles et travaillera en paroisse à Villers-le-Lac ; à Lyon, il sera bibliothécaire au 150, aumônier de la maison de santé « Ma Demeure », confesseur à la paroisse Saint-Bonaventure …

En 1987, il fête le 50ème anniversaire de son ordination sacerdotale. A cette occasion, le père Jean-Marie Guillaume, vicaire général de la SMA, lui adresse ce compliment : Pour beaucoup de confrères, votre époque glorieuse fut, de 1950 à 1961, votre carrière de professeur de morale et d’histoire de l’Eglise, deux matières difficiles à faire passer et qui vous ont rendu populaire à cause de votre bonne humeur, des histoires et des astuces qui émaillaient vos cours. Votre force dans le combat et votre entêtement, vous les avez démontrés aussi à la suite de l’accident de voiture qui vous a laissé handicapé. Vous avez lutté pour repartir, comme vous l’avez fait durant toute votre vie.

En 1994, le Père Gaume rejoint la maison de retraite de Montferrier-sur-Lez. Il y décède quelques mois plus tard, le 28 septembre 1995, à 84 ans. Dans l’homélie des funérailles, le père Curutchet parlera de lui comme d’ un homme de fidélité et de conviction. Ces deux qualités et le souci du travail bien fait l’accompagnèrent dans son activité missionnaire très variée. Tous ceux qui l’ont un jour rencontré ont été impressionnés par cet homme au verbe intarissable, à la barbe fournie, toujours coiffé de son béret orné de la croix et revêtu de sa soutane qu’il n’abandonna jamais, autant de signes extérieurs de son engagement total et sans retour au service de l’Eglise et de la mission.